centre international de poésie Marseille
Lettre d’information n°241, du 2 novembre 2010
REGARDS SUR LA POÉSIE RUSSE
conférences - lectures
introduction par Nina Kehayan
Bref panorama de l’histoire de la poésie russe par Christine Zeytounian-Belous
Pouchkine, héros mythique de la culture russe par Louis Martinez
Lectures bilingues
Le vendredi 12 novembre 2010 à 19h00 au cipM
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Khlebnikov et l’axe du temps par Yvan Mignot
La poésie russe entre l’oral et l’écrit (Mandelstam, Akhmatova, Brodsky) par Annie Epelboin
Poèmes de Marina Tsvetaeva mis en musique et interprétés par Elena Frolova
Lectures bilingues par Olga Perrotin et René Levy
Le samedi 13 novembre 2010 à 17h30 au cipM
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Présentation :
La poésie russe est relativement jeune. L’authenticité du Dit de la campagne d’Igor, poème épique du 12e est contestée. Au 17e siècle se développe la poésie syllabique (Simon de Polotsk). Au 18e siècle naît la poésie moderne, suite aux réformes linguistiques dont Mikhaïl Lomonossov est l’un des artisans.
L’âge d’or de la poésie s’annonce bientôt, dont Nikolaï Karamzine, Gavriil Derjavine et Vassili Joukovski sont les précurseurs ; il est dominé par la figure centrale d’Alexandre Pouchkine dont la mort en duel en 1837 marque la poésie d’une empreinte tragique, que renforce quatorze ans plus tard le sort identique de Mikhaïl Lermontov. Au cours des décennies qui suivent, la prose prend le pas sur la poésie, qui se fait populiste avec Nikolaï Nekrassov. Emergent alors les figures de Fiodor Tioutchev et d’Afanassi Fet.
Catherine Zeytounian-Beloüs
Contemporaine ? Déjà Mandestam affirmait abruptement : je ne suis le contemporain de personne. Il n’était sans doute pas satisfait de la synchronie qu’implique le mot, lui préférant la différence des vitesses et des rythmes.
Ainsi je regarde quelques poètes d’aujourd’hui, Ceux de l’ « ancienne » génération, celle dite la quatrième (ils ont 20 ans lors du XXe congrès du P.C.U.S. en 1956) : Victor Sosnora le prolétaire volant dans toutes les langues et Guénadii Aïgui le poète tchouvache.
Sosnora a exploré nombre de variantes métriques du vers russe, écrit des poèmes à la rugosité archaïque. Aïgui a obstinément choisi le vers libre. Tous deux me semblent emblématiques de l’état du vers russe, dominé encore aujourd’hui par le comptage et la rime, comme si on n’avait pas, avec ne serait-ce que Khlebnikov touché au vers !