SOUS-EPREUVE N°1

TRADUCTIONS DUREE 2 HEURES

TRADUCTION DE RUSSE EN FRANÇAIS:

В чем специфика классического образования, и почему мы должны со вниманием отнестись к его восстановлению? Знание древних языков со школьной скамьи учит ценить и правильно интерпретировать таких серьезных собеседников, как Платон и Ксенофонт, Цицерон и Цезарь, читать по-гречески Септуагинту и новозаветные тексты, творения Отцов Церкви.

В русских гимназиях греческий язык открывает, кроме того, подлинную основу формирования нашего родного языка как языка богословия, философии, истории и науки.

Если принять во внимание, что наряду с двумя древними изучаются как средство реального живого общения три новых языка и уже на этой базе изучаются история и литература, — становится ясно: даже этот первый блок могут под руководством очень хороших педагогов освоить только очень способные дети.

Но в классической гимназии, как уже сказано, традиционно силен и другой блок: это математические и естественные науки. Знакомство учеников с .древними языками позволяет преподавателю точных наук свободно вводить терминологию, которая строится на латинских и греческих корнях, а преподавателю биологии сразу давать наряду с русскими латинские названия животных и растений.

Восстановить классические гимназии, воссоздать сам тип уничтоженного у нас классического образования представляется делом не менее важным, чем вновь возвести разрушенные храмы.

В Москве в 1993 году была образована классическая гимназия при центре классического образования и культуры “Греко-латинский кабинет”. Классическая гимназия дает элитарное образование и расчитана прежде всего на способных и развитых детей. Вот почему в нашей гимназии был прежде всего установлен принцип отбора детей, которые могут и должны в ней учиться. В гимназию нельзя поступить: в нее отбираются дети из прогимназии по рекомендации наших педагогов, работающих с детьми в течение года.

Классическое образование в России сегодня и завтра. Юрий Шичалин, “Русская мысль”, 25-31 декабря 1997.

TRADUCTION DE FRANÇAIS EN RUSSE :

Grégori trouva que la calèche traversait trop vite cette jolie petite ville si différente de tout ce qu'il avait vu jusqu'à ce jour.

Il appréciait les détails de ce Tsarskoïe-Selo qui, par son nom même, indique qu'il est " le village du tsar ".

De jolies villas en bois, peintes en couleurs voyantes, de curieuses datchas, de style " empire russe " qui les apparentaient étrangement à celles que Palladio construisit en Vénétie ; une sorte de Versailles réduit et presque maritime avec toutes ces maisons calmes qui ne sont là que pour entourer respectueusement le grand Palais construit par Elisabeth, la fille de Pierre le Grand.

Un lycée sans sévérité s'entoure d'un jardin plein de senteurs, de massifs où les fleurs abondent. Au milieu du jardin, un socle où s'élève le gracieux monument de Pouchkine. Deux vers du grand poète national russe y sont gravés. [...]

La calèche tourna une fois encore plus à gauche laissant l'imposant palais Elisabeth et les chevaux ralentirent devant une demeure plus simple. Une villa à l'italienne aux lignes classiques. Le palais Alexandre tout exprès choisi par Nicolas II et son épouse pour y vivre en retrait des charges officielles du règne.

Paul Mourousy, Raspoutine

SOUS-EPREUVE 2

EXPRESSION

LA RUSSIE SANS REPERES

Elément essentiel, dès l'origine, de l'identité ruse, l'Eglise orthodoxe a mis l'icône au centre de sa relation au sacré. Elle proscrit en conséquence les statues. Le cas est sans doute unique de la sereine Trinité de bronze, inspirée de l'oeuvre célèbre d'Andréï Roublev, qui se dresse maintenant, en signe d'expiation et de réparation, à laroslavi, au bord de la Volga, aux lieu et place de la cathédrale rasée en 1927 sur l'ordre de Staline.

Pour le meilleur et le pire, la statuaire n'en a pas moins joué un rôle considérable dans l'histoire de la Sainte Russie. Parcs et palais regorgent de divinités païennes, et l'on n'a pas ménagé l'or pour restaurer celles qui ornent les jeux d'eau de Petrodvorets, sur le golfe de Finlande. Dans chaque grande ville, les monuments aux morts de la dernière guerre, souvent immenses, souvent d'une force poignante, rappellent le terrible tribut qui lui fut payé.

Si Staline a disparu, Lénine lui-même est toujours en très bonne place, la plupart du temps la casquette à la main, les pans de son manteau soulevés par le vent. Leningrad est redevenue Saint-Pétersbourg, mais sa plus grande voie demeure la perspective Lénine. De même que, six ans après le naufrage corps et biens du communisme, on y trouve encore une station de métro "Proletarskaïa" et une "rue de la Dictature-dû-Prolétariat", dont les plaques viennent d'être refaites à neuf : apparemment, celles-là ne sont pas "sponsorisées", comme tant d'autres, par des firmes occidentales.

Argent de la mafia

Ces survivances peuvent s'expliquer en partie par cette "force d'inertie" que Lénine dénonçait comme la plus forte de toutes, et qui est sans doute la principale responsable d'un délabrement si général qu'il en devient banal. Elles n'en révèlent pas moins la survivance d'un passé dont beaucoup paraissent avoir conservé une certaine nostalgie.

Moscou se donne des airs de fête pour ses huit cent cinquante ans, la cathédrale du Saint-Sauveur, reconstruite après avoir été démolie sous Staline, n'attend plus que les feuilles d'or de ses coupoles, payées en partie, dit-on, par l'argent sale de la mafia, les nouveaux boyards font restaurer les délicieuses façades aux ocres ou aux verts pastel des vénérables palais sur lesquels ils ont jeté leur dévolu, le maire de la capitale a dix inaugurations par jour, et la Bourse grimpe à un rythme auprès duquel notre CAC 40 paraît tout essoufflé : il n'empêche que la grande majorité des Russes vit sensiblement plus mal aujourd'hui qu'hier. Plus mal et moins longtemps : l'espérance de vie des hommes est passée, depuis 1990, de soixante-quatre ans à cinquante-huit.

Le visiteur qui a connu l'URSS des vitrines vides et des queues interminables ne peut qu'être impressionné par l'abondance et la diversité des produits mis en vente, quitte à s'étonner qu'une si grande part soit importée. Leurs prix paraissent plus que raisonnables. Mais il faut se souvenir que la moyenne du salaire mensuel est de 141 dollars, que celle des retraites est trois fois moindre, et que trop souvent le paiement se fait attendre des semaines. Pour joindre les deux bouts, pas d'autre solution que de se procurer, légalement ou pas, un complément. Quoi d'étonnant, le chef de la police de Saint-Pétersbourg reconnaît que ses agents de la circulation sont pratiquement tous des ripoux...

Comment enfin ne pas tenir compte, dans cette nostalgie, de la formidable humiliation subie par une nation qui avait vaincu Hitler, conquis, outre un grand bout d'Europe, l'atome et l'espace et s'était habituée à partager avec l'Amérique, selon la prédiction de Tocqueville, "les destinées de la moitié du monde", à voir du jour au lendemain, sans tirer un coup de fusil, s'écrouler son empire, perdant jusqu'à cette Ukraine dont le destin était lié au sien depuis plus d'un millénaire. De là à vouloir rétablir l'ancien régime,"il y a un pas que seule une petite minorité, essentiellement composée de gens âgés, serait prête à franchir : à preuve, l'échec du candidat du PC à l'élection présidentielle de l'an dernier, face à un Boris Eltsine dont on n'était même pas sûr alors qu'il fût encore en vie. L'idéologie dominante du moment, c'est celle du chacun pour soi, sous sa forme la plus élémentaire. Rares pourtant sont ceux qui sont prêts à s'en satisfaire. Ce n'est pas par hasard que l'homme le plus populaire de Russie, à en juger par les sondages, est Pierre le Grand.

André Fontaine - Le Monde 1997

1. Что изменилось после падения коммунизма в России?

2. Как современная Россия относится к своему прошлому?