HEC ESSEC ESCP-EAP Ecole Supérieure de commerce de Lyon

Concours d'admission 2004 LV1

 

Sous-épreuve n°1: Traductions

 

TRADUCTION DE RUSSE EN FRANÇAIS

CEНA

Это река, которую я видел в жизни много дольше других рек. Я прожил на берегах Сены четырнадцать лет. Во всяком случае, первые одиннадцать лет я был парижанином. Забавно, но я более парижанин, чем житель какого-либо другого города! Даже в Москве я прожил меньше. Я настоящий "parigot" и любил мою "Paname" так на жаргоне называют истинные парижане ("parigot") свою столицу: "Paname", ориентируясь на скандал с Панамским каналом в начале века. Замешан был в этой коррупции века Фердинанд Лессепс.

Сена. На острове Сен-Луи на набережной Анжу стоит отель "Пимодон"(он же отель "Лозен"), где в середине XIX века жил Шарль Бодлер (а ещё Теофиль Готье). Нет, недаром я часто упоминаю о Доме Бодлера в нескольких своих книгах. Дело в том, что Шарль Бодлер для меня не только создатель новой городской эстетики (до него в искусстве господствовала дворянская эстетика), по которой, как по Евангелию, мы живем и сегодня. Он еще и изобретатель современного мира, а это еще и городской мир. Он придумал нас всех. Он и Бальзак.

Потому загорать я ходил поближе к Бодлеру на остров Сен-Луи. Я брал с собой американский рюкзачок, клал в него пару французских книжек, тетрадку, служившую мне дневником и одновременно творческой лабораторией. Иногда бутерброды и вино. Маршрут у меня был один и тот же, так как все свои годы в Париже я прожил в третьем аррондисмане на правом берегу, а именно в Маре. Там у меня было три адреса. От всех трёх жилищ до Сены было от пяти до семи минут.

Эдуард Лимонов. Книга воды

 

TRADUCTION DE FRANÇAIS EN RUSSE

C'est en 1949 que je rencontre la première mention de l'existence en URSS de littératures autres que la littérature russe. Cette armée-, Jean Pérus, dans un ouvrage d'une centaine de pages, consacre tout un chapitre, le dernier, il est vrai, à la littérature multinationale. Cependant, dans ce dernier chapitre, il présente les phénomènes en cours : " La littérature soviétique n'est déjà plus un phénomène purement russe. Les diverses nationalités de l'Union Soviétique y participent, chacune dans leur langue... Enfin, des petits peuples doivent à la Russie une littérature qui ne compte encore que deux ou trois décennies d'existence ". Suit une énumération, dans laquelle nous voyons apparaître pour la première fois des peuples fïnno-ougriens : les Komis, les Marïis, les Mordves, les Oudmourts. C'est en 1955 que Louis Aragon ouvre une nouvelle phase de l'historiographie des littératures d'URSS en France, avec son ouvrage, " Littératures Soviétiques ". Littératures soviétiques - au pluriel.

D'autres littératures non-russes - littérature géorgienne, ukrainienne, d'Asie Centrale même - ont de grandes traditions.

Si l'on examine les écrits ou souvenirs des intellectuels progressistes -comme André Gide - , nous constatons certes un intérêt pour la coexistence des cultures diverses, mais aucun élément sur l'émergence de cultures nouvelles.

Eva Toulouze. Les littératures des peuples ouraliens.

Paris - UNESCO

Sous-épreuve n°2 : Expression écrite

Durée 2h

 

Frédéric de Monicault, Le Figaro, 6 novembre 2003

Le président russe ne fait pas mystère de sa volonté géopolitique de redistribuer les cartes du pétrole

LA RUSSIE VEUT SUPPLANTER L'ARABIE SAOUDITE

Les ambitions pétrolières russes se cristallisent sur l'Irak, et Moscou rappelle que Bagdad a contracté auprès d'elle une dette de 10 milliards de dollars.

Longtemps reléguée, en dépit de ses formidables réserves, au second plan de la scène pétrolière mondiale, La Russie veut rattraper le temps perdu. Cette nouvelle attitude se traduit par des chiffres : l'année dernière, la Russie a produit 7,6 millions de barils par jour (mbj), soit autant que l'Arabie Saoudite, ce qui représente une progression de 1,5 mbj chaque année depuis 1999. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une production de 8,6 mbj à l'horizon de 2010 et de 9,5 mbj en 2030. A condition, bien sûr, que les investissements soient à la hauteur. Toujours selon l'AIE, Moscou prévoit de consacrer à terme 5 % de son PIB au développement du secteur énergétique, alors que l'effort est de 1 % en moyenne dans les autres pays. Au-delà de l'essor de sa production, la Russie ne fait pas mystère de sa volonté géopolitique de redistribuer les cartes de l'or noir. Dernier exemple en date : soutenue par d'autres pays producteurs comme le Mexique et la Norvège, la fédération a demandé à l'Opep d'augmenter ses quotas de production car elle juge le prix du baril abusivement élevé.

A dire vrai, ce n'est pas la première fois que la Russie s'oppose au cartel. Mais la situation est actuellement particulièrement favorable. Les Etats-Unis sont enlisés en Irak et cherchent à moins dépendre de l'Arabie Saoudite , son fournisseur traditionnel. La Russie veut se positionner comme un possible remplaçant du royaume.

Juste avant L'été, c'est-à-dire quelques semaines avant son incarcération Mikhaïl Khodorkovsky, alors patron du géant pétrolier russe YoukosSibneft, ne disait pas autre chose dans une interview à Business Week. "En termes de priorité, les Etats-Unis sont les plus importants, ensuite je mets au même niveau l'Europe et la Chine ". Aujourd'hui, Vladimir Poutine fait la même analyse. Il sait que le pétrole est le principal atout de la Russie et il veut le contrôler. Il veut gérer les affaires pétrolières de son pays en direct, s'affranchir de la tutelle des oligarques. Un observateur averti du marché explique: "Au-delà des rivalités politiciennes, Poutine a bien compris que, si lui ou ses relais ne conduisaient pas la politique pétrolière, il perdrait un élément de reconnaissance considérable, tant nationale qu'internationale. "

Reste à savoir comment les différents acteurs de l'univers pétrolier, "Majors" en tête, vont prendre la brutale reprise en main à laquelle on assiste. Car même si l'influence de la Russie va grandissant, il lui reste énormément de chemin à parcourir avant d'être considérée comme un partenaire parfaitement fiable. Pour preuve, en dépit de sa volonté affichée de collaborer étroitement avec les Etats-Unis, la quantité de brut exportée outre-Atlantique par la Russie stagne au niveau insignifiant de 0,2 % du marché américain, à comparer avec les 20 % de L'Arabie Saoudite et les 14 % du Venezuela.

Par ailleurs, si toutes les compagnies occidentales manifestent leur intérêt de se développer en Russie, très peu de projets débouchent effectivement sur des accords officiels. Ce représentant d'une " Major " en témoigne : "Il est très compliqué de travailler avec les Russes. Outre le nombre d'intermédiaires, il faut compter aussi avec le poids des pouvoirs locaux qui empêchent souvent d'avoir une bonne visibilité sur les projets. "

L'exemple de YoukosSibneft, qui vient de défrayer la chronique, est à cet égard particulièrement édifiant. Avant l'arrestation de Mikhaïl Khodorkovsky, ExxonMobïl songeait à prendre une participation dans la première compagnie russe, participation qui, selon les souhaits de son ex-patron, aurait pu monter jusqu'à 40 voire 50 % du capital.

Désormais, le nouveau président de la société, l'Américain d'origine russe Simon Kukes, manifeste une grande prudence, ce qui fait dire à un analyste du secteur: "Si toutes les velléités de partenariat, industriel ou financier, sont stoppées, alors ce sera un échec personnel pour Poutine. Il ne suffit pas défaire le ménage, encore faut-il inspirer confiance aux investisseurs étrangers. " En attendant, les ambitions pétrolières russes se cristallisent également sur l'Irak, et Moscou n'oublie pas de rappeler que Bagdad a contracté auprès d'elle une dette de 10 milliards de dollars. Dès le printemps, les représentants russes ont fait part de leurs exigences, à savoir l'implantation en Irak, dans les meilleures conditions, de leurs deux principales compagnies, YoukosSibneft et Loukoïl. Sur ce terrain aussi, Vladimir Poutine va devoir jouer serré.

 

Répondre aux questions ci-dessous (250 mots environ pour chaque question)

1. Какие аргументы и факты приводит автор статьи из "Фигаро", чтобы обосновать свой вывод: "Россия хочет занять место Саудовской Аравии"?

2. Почему Россию не считают партнером, заслуживающим полного доверия?