HEC ESSEC ESCP-EAP Ecole Supérieure de commerce de Lyon

Concours d'admission 2003 LV1

 

Sous-épreuve n°1: Traductions

Durée 2h

TRADUCTION DE RUSSE EN FRANÇAIS

У историков имеется один почти безусловный критерий для оценки значения и роли того или иного лидера в истории своей страны. Мы сравниваем то состояние, в котором данный лидер принял власть в своей стране, и то, в котором находилась страна, когда он оставил свой пост после смерти или в результате других обстоятельств. В список таких великих реформаторов XX века, как Дэн Сяопин, Франклин Рузвельт, Конрад Аденауэр, Нельсон Мандела, включать Ельцина нет никаких оснований. Он принял страну в 1991 г. в плохом состоянии, но оставил ее в декабре 1999 в ещё более плохом. Уровень жизни большинства российских граждан снизился в эти 8 лет по всем основным показателям на 40-50%, а число людей, живущих в условиях крайней нужды, приблизилось к половине населения России. Смертность в стране значительно превышала рождаемость, и это привело к, сокращению населения страны на 3 миллиона человек. Возросла преступность, но заметно деградировали системы образования, здравоохранения и культуры. Количество безработных в стране достигло почти 10 миллионов человек, потребление алкоголя в год на одного человека существенно возросло, а потребление мяса существенно уменьшилось.

Трудно отнести Ельцина и к списку великих революционеров XX века: у него не было какой-то новой идеологии, хотя он и умел разрушать прежние порядки и догмы. Да, несомненно, Ельцин не диктатор и не тиран. Он терпел критику... Он отказался проводить «декоммунизацию», как этого требовали от него правые радикалы... Он сохранил ту свободу печати, взглядов, информации, передвижения и политических партий, на которую Россия на сегодня оказалась способна.

Однако всего, что он сделал, не достаточно, чтобы получить на суде истории позитивную оценку. Но могло быть и хуже.

Рой Медведев. Время Путина ?

 

TRADUCTION DE FRANÇAIS EN RUSSE

Du mauvais usage de la langue russe

La langue de Tchékhov et de Tourgueniev est mal en point. Le ministre de l'éducation, Vladimir Filippov, a appelé à débarrasser le russe de l'argot et des mots étrangers, et à obliger les membres du gouvernement, les personnalités politiques et les journalistes à passer un test d'orthographe. Un dictionnaire de 200 mots difficiles sera finalement édité à leur attention. Les plus hauts responsables de l'Etat ne montrent pas l'exemple. Le dernier président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a grandement "contribué à la pollution" du russe, "par ses accents toniques mal placés et ses autres fantaisies lexicales", déplorait déjà Yevgeny Chelyshev, directeur de l'Académie russe de langue et de littérature. L'ancien premier ministre Victor Tchernomyrdine est passé "champion" dans l'invention des mots, selon l'analyste politique Boris Kargarlitsky. Enfin, si l'actuel président, Vladimir Poutine, parle correctement, "son vocabulaire se limite à 1500 mots - soit celui d'un élève de cinquième" selon le journal. Le gouvernement a donc créé, début 2000, un conseil de la langue russe, rassemblant diverses sommités, puis a approuvé un programme visant à préserver et à promouvoir le russe. 80 millions de roubles, soit 75 millions de dollars, avaient été alloués au précédent programme, pour la période 2001-2006. Ils servent à organiser des séminaires, des conférences et des concours pour les élèves et les étudiants.

Claire Ane Le Monde, 5 avril 2002

 

Sous-épreuve n°2 : Expression écrite

Durée 2h

Lire soigneusement le texte ci-dessous :

L'islam en Russie : le grand défi

L'attentat de New York en 2001, la prise d'otages de Moscou en 2002 ont provoqué en Russie un débat passionné sur le thème du choc des civilisations, et plus précisément sur la question : L'islam menace-t-il la Russie ? » Question cruciale pour un pays qui compte près de vingt millions de musulmans pour une population de cent dnquante millions d'habitants. Sans doute ne s'agit-il pas de vingt millions de croyants ou de pratiquants déclarés, mais d'une communauté liée à l'islam par ses origines, son histoire et indéniablement aujourd'hui par un sentiment d'appartenance ou d'identification au inonde musulman, à la Umma.

Ce qui caractérise aussi la situation des musulmans de Russie, c'est que le sol où ils vivent est leur depuis toujours, contrairement aux autres musulmans des pays européens qui sont venus d'ailleurs. Les musulmans sont en Russie chez eux tout autant que les Russes. Et depuis le Xlllè siècle, musulmans et chrétiens se sont rencontrés, en situation conflictuelle, guerrière longtemps. Du Xlllè au XVIè siècle les Tatars ont envahi l'espace russe, l'ont dominé. Puis ce fut le tour de la Russie d'envahir et de conquérir les terres d'islam. La cohabitation ne fut pas toujours pacifique, loin de là. Mais depuis la seconde partie du XVIÏÏè siècle, la Russie a opté pour la tolérance et le respect envers ses peuples musulmans.

Catherine II qui fut à l'origine de ce tournant politique, interdit les conversions forcées, rouvrit les mosquées, autorisa leur construction, celle d'écoles et d'universités islamiques aussi, fit imprimer le Coran, donna à l'islam un statut et des institutions qui en firent une religion officielle en Russie égale aux autres religions. Et l'Empire jusqu'à sa fin en 1917, poursuivit cette politique qui permit aux musulmans et aux Russes de vivre côte à côte pacifiquement. Si le pouvoir soviétique tenta pendant trois quarts de siècle de supprimer l'islam, il ne réussit en fait qu'à le mettre «en sommeil» et à développer avec le temps chez ses administrés musulmans un sentiment de frustration qui les conduisit à confondre La religion de leurs ancêtres et leur appartenance nationale. Ils se sentirent alors musulmans contre l'URSS, voire contre les Russes. Depuis que l'URSS n'existe plus, les régions musulmanes de Russie sont devenues pour les pays musulmans extérieurs, l'Arabie Saoudite en premier lieu, de véritables «terres de mission » pour la propagation d'un islam militant. Des mosquées sont construites au Caucase, sur la Volga, et tout autant dans l'Asie centrale devenue indépendante avec des fonds aisés à identifier, ils viennent d'Arabie. Des établissements d'enseignement musulmans fonctionnent grâce aux mêmes concours qui permettent aussi de répandre en Russie des publications islamiques. Des étudiants sont envoyés à l'étranger, toujours par les mêmes canaux.

[...] Mais toutes les terres de l'islam russe ne sont pas la Tchétchénie, et passés les moments d'exaltation nationale, c'est la tradition d'une cohabitation paisible qui l'emporte. Le pays tatar en est un bon exemple. Sans doute à Kazan, centre symbolique de la victoire russe sur l'islam au XVIè siècle, où Ivan le Terrible fit construire une imposante cathédrale pour marquer le triomphe de la croix sur le croissant, on édifie aujourd'hui une immense mosquée représentant le succès de l'islam.

[...] Parfois c'est au cœur même de la Russie que se pose le problème de la place à concéder à l'islam.

Il y a peu, une organisation intégriste russe a dénoncé à grands cris le projet de construction d'une mosquée à proximité immédiate du couvent Saint Serge, à Sergiev Possad, l'ancien Zagorsk, le plus haut lieu de l'orthodoxie russe. C'est à peu près, accusent les membres de l'Union des citoyens orthodoxes, comme si l'on construisait une mosquée sur le territoire du Vatican ! L'argument n'est pas faux, pas plus que le constat que cinq lieux de prières musulmans existent déjà dans cette région proche de Moscou.

[...] Le pouvoir russe a pris conscience récemment, et la Tchétchénie y est pour beaucoup, de la nécessité de protéger ses compatriotes, russes ou fidèles de Mahomet, d'un « syndrome musulman ». Il a pris conscience aussi d'avoir laissé les pays musulmans de l'extérieur, Arabie Saoudite avant tout, Libres d'imposer une certaine vision de l'islam aux musulmans de Russie et donc de tenter de les rassembler autour d'elle. [...]

Mais il ne suffit pas d'affirmer que le Coran est étranger à l'extrémisme, et au terrorisme, pour écarter de la Russie la menace de tensions interreligieuses et en dernier ressort du choc des civilisations. Les responsables russes réfléchissent désormais aux moyens de conforter leurs compatriotes musulmans dans une conception modérée de l'islam. Et pour cela il faut non pas leur prodiguer des discours apaisants, mais les arracher à l'influence de l'Arabie Saoudite en leur donnant ce que l'Arabie leur a fourni jusqu'à présent : mosquées, clercs et maîtres. [...] Pour la Russie du XXIè siècle cette réflexion qui se développe, en marge de la tragédie tchétchène, mais aussi à cause d'elle, est décisive. [...] Le pouvoir russe n'a pas le choix, il doit accepter que ses sujets musulmans, et ses Etats musulmans se réclament toujours plus de l'islam. Mais s'il sait inscrire l'islam dans le cadre de la compréhension et de la cohabitation avec les Russes, il aura évité que sur son sol s'installent le conflit, la division, et en dernier ressort la séparation. L'islam est un défi majeur, pour l'identité et pour l'unité de la Russie ; mais elle possède grâce à une longue tradition les moyens de le relever.

Par Hélène Carrère d'Encausse, de l'Académie française. Le Figaro, 18 novembre 2002.

RUSSE : Répondre en RUSSE aux questions ci-dessous : (250 mots environ pour chaque question)

1) Какое место занимал ислам в России до революции и при советской власти ? В какой период истории России удалось установить приемлемые отношения с мусульманским миром и в результате каких действий ?

2) Согласны ли вы с мнением академика Элен Каррер д'Анкос об исламской угрозе в России?