EPREUVE HEC SESSION 2001

LV2

 

TRADUCTION DE RUSSE EN FRANÇAIS

В начале следующего, 1658 года труппа пошла в Гренобль, где играла во время карнавала, по

том в последний раз побывала в Лионе, и вдруг Мольер повел ее, пересекая всю Францию и нигде не останавливаясь, в город Руан. Он прошел со своим караваном невдалеке от Парижа, но даже не повернул в его сторону головы. И он пришел в Руан, в котором пятнадцать лет назад появился с неопытными Детьми Семьи, чтобы играть на руанской ярмарке.

Теперь было совсем иное. Пришел тридцатишестилетний опытнейший актер, первого ранга комик, в сопровождении прекрасных актеров. В труппе среди женщин были настоящие звезды: Мадлена Бежар, Дебри и Тереза Дюпарк.

Слух о Мольере ворвался в Руан, как огонь. Мольер вошел в Руан, занял зал Двух Мавров и начал свои представления. Прежде всего здесь состоялась встреча Мольера с лучшим из всех драматургов Франции Пьером Корнелем, пьесы которого уже давно играл Мольер. И Корнель сказал, что труппа Мольера - блестящая труппа! Не хочется даже и прибавлять, что Корнель влюбился в Терезу Дюпарк.

Затем труппа Филибера Дю Круази погибла подобно труппе Миталла. Приятнейший человек, сьёр Дю Круази, первоклассный и разнохарактерный актёр, поступил очень правильно: он явился к Мольеру, и тот немедленно пригласил Дю Круази к себе в труппу.

М.А.БУЛГАКОВ. Жизнь господина де Мольера.

 

TRADUCTION DE FRANÇAIS EN RUSSE

Bien sûr, il y a la place Rouge, le Bolchoï, le Musée Pouchkine ou les monastères de la rivedroite de la Moskova. Et si une petite neige fine et légère tombe sur Moscou,.. le voyageur de passage peut penser que vivre à Moscou est ce qu'il y a de plus romantique au monde. Sinon de plus chic.

Ils sont 2700 Français à résider à Moscou. En y vivant plutôt bien. Ou franchement mal.

" Ou vous êtes dedans ou vous êtes dehors ", prévient Carlos Birr Meza. Marié à une Russe, le patron du bureau d'EDF à Moscou n'a guère de problèmes. L'avantage décisif appartient en effet aux expatriés qui déchiffrent le cyrillique, qui parlent la langue ou qui font l'effort de l'apprendre. Ceux-là peuvent prétendre aller au-delà d'un premier contact bien souvent très rude.

" A Moscou, on peut toujours trouver des solutions. Celui qui se débrouille en russe peut vivre bien mieux qu'à Paris ", assure Emmanuel Quidet, associé au cabinet Emst & Young.

Georges DUPUY. Vivre à ... Moscou L'Express, 23-29 Mars 2000

 

 

EXPRESSION ECRITE

GENS DE MOSCOU

" Je déteste ces idiotes qui se souviennent que le saucisson était à 2 roubles mais ont oublié qu 'il fallait faire deux heures de queue pour en trouver deux tranches. " Voyage sur quatre étages, dans une maison comme les autres.

Alors qu'elle nous raconte son quotidien, vive, enjouée, en nous resservant du café ou du vin de fruits, Nina Borisovna, 85 ans, le répète sans cesse : " Je ne me plains pas. " Elle a 930 roubles par mois - moins de 200 francs -, bon, c'est peu, mais aussi deux pièces, une pour elle et une pour son fils, et ça c'est beaucoup. Avant son second mariage avec un médecin, elle habitait un appartement communautaire - six pièces, une par famille, pas de salle de bains et une cuisine pour tout le monde -, alors après, vous savez, " un appartement à soi, c 'est le paradis. " 930 roubles par mois, plus les 2000 de son fils, magasinier, ça ne permet pas grand-chose, bien sûr : 150 roubles seulement pour les charges, parce qu'elle a une médaille du travail qui lui donne une réduction ; la nourriture que son fils va acheter au marché en gros ; une fois par an, peut-être, le théâtre ; mais plus de voyages dans le pays comme avant, naturellement, seulement la datcha de sa petite-fille pour les beaux jours, mais, somme toute, c'est aussi bien.

Nina Borisovna ne se plaint pas. " Bien sûr, avec ce que nous avons, je ne pourrais acheter ni des chaussures ni des vêtements ", dit-elle, mais elle montre la vieille armoire qui ferme un coin de sa chambre et ajoute : " J'en ai déjà d'avant, alors pourquoi en avoir de nouveaux ? " Et puis elle est bien ici : il y a la cour, en bas, où elle va s'asseoir l'été, et, de l'autre côté, Lazare et sa femme, qui sont de si bons voisins, et ça, vous savez, c'est beaucoup. Chez Nina, c'est au 3è droite. Et nous, ici, nous sommes à Moscou, quartier de l'Arbat, dans ce vieil immeuble qui, plus qu'un autre sans doute, en dit tant sur ce pays.

Et maintenant, cette grande bâtisse dit le Moscou d'aujourd'hui : un ivrogne au 2è ; des graffitis au 1er ; au dernier, des " Russes dorés " ; et au milieu - arrivés là depuis des lustres comme cela se passait avant, par ce système compliqué de troc qui réglait tant bien que mal les questions de logement, et devenus quasi automatiquement propriétaires au moment des privatisations des années 90 -, ceux à qui nous rendons visite : Nina Borisovna, Lazare Lazariev, de l'autre côté de son palier, ancien de Stalingrad où il a laissé deux doigts, figure éminente du monde des revues littéraires, qui nous reçoit devant ses livres et son ordinateur.

Pourtant, ils n'éprouvent pas vraiment de nostalgie de l'ancienne société. Sûrement pas Lazare Lazariev, en tout cas, que ce sentiment exaspère. " Je déteste ces idiotes qui se souviennent toujours que le saucisson était à 2 roubles et 20 kopecks, dit-il, et qui ont oublié qu 'il fallait faire deux heures de queue pour n 'être même pas sûr d'en trouver deux tranches. " L'ancien temps, celui du Parti, Lazare peut en parler, il en a été membre pendant la guerre " parce que les circonstances l'imposaient ", et il en a souffert après, plus qu'un autre : ne rien pouvoir écrire, se savoir épié, contrôlé, et voir l'écrivain Viktor Nekrassov, son ami cher, mis sur écoute, martyrisé, interdit d'écrire et contraint enfin d'aller mourir exilé en France. " Maintenant, bien sûr, matériellement, la vie est plus dure pour nous, mais au moins, dans ma revue, j'écris ce que je veux. "

François REYNAERT Le Nouvel Observateur/6-22/3/2000

 

1. О каких московских жителях рассказывает автор статьи ?

2. Как относятся старые москвичи к новым российским временам ?