Concours communs ploytechniques session 2003 LV1

Durée de l'épreuve: 2 heures

I VERSION

Страна живых

(...)Как лечить от наркомании? (..)90 процентов наркоманов нуждаются в реабилитации гораздо больше, чем в лекарствах. Однако в России сегодня не существует государственных реабилитационных центров, в бюджете на них попросту нет средств. (...)

Центр социальной адаптации и реабилитации наркозависимых "Страна живых" не может помочь всем. Но и приходят сюда, по словам обитателей, "те, у кого уже не осталось выбора".

За два с половиной года существования "Страны живых" через нее прошли сто человек. Очень многие до этого не по одному разу побывали в государственных и частных лечебницах и, говорят, готовились к чему угодно, но только не к тому, что здесь их будут учить пластике и вокалу, английскому языку, работе на компьютерах?.. (...) Программа рассчитана на то, что постоялец проведет в "Стране" от девяти месяцев до двух лет и как минимум столько же будет связан с нею после выпуска.(..) Полностью прошли курс процентов тридцать из сотни наркоманов. Остальные не выдержали "человеческой жизни", сбежали. На стенде - имена выпускников (тех, кто прошел весь курс). Против каждого - красная или черная кнопка. Черная свидетельствует, что за пределами своей "Страны" выпускник все-таки сломался. Но красных кнопок больше. (...)

Людмила Бутузова, Московские новости №52 от 27 декабря 2001 г.

 

II. EXPRESSION ECRITE

LES ENTREPRISES SONT CONFRONTÉES AUX ÉVOLUTIONS DE LA SOCIÉTÉ.

Ce serait la face cachée du retour de la croissance. En relançant des plans massifs d'embauchе pour faire face à une forte demande de production, aux 35 heures et aux premières vagues de départs à la retraite, les entreprises n'imaginaient pas prendre de plein fouet les évolutions de la société. Après les enseignants désemparés des collèges et des lycées, les directeurs d'usine et les chefs d'atelier se retrouvent en première ligne sur le front de l'intégration des jeunes des cités «sensibles».

Ce n'est pas un hasard si les constructeurs automobiles sont, avec les hypermarchés, les plus exposés à des comportements déjà sources de conflits dans les autres institutions - la famille, le quartier et l'école. Leurs usines [...] ont été construites avec et à proximité immédiate des grands ensembles en proie aux phénomènes de désocialisation auxquels ils ont, pour partie, contribué via les restructurations et les licenciements massifs.

Chez PSA, il n'y a pas eu d'embauchе pendant vingt ans. L'entreprise a perdu l'habitude d'intégrer des jeunes. Ceux-ci ont été témoins des mises en préretraite, des licenciements économiques, du développement du chômage qui ont affecté leur entourage immédiat. Tout ceci n'a certainement pas aidé à la valorisation d'un modèle social de l'adulte, ni du travail comme moyen d'y accéder.

En une génération, l'entreprise a changé. Mais les jeunes aussi. A force d'avoir entendu répéter, durant leur scolarité, au plus fort de la crise des années 1990, que l'emploi à vie n'existait plus, qu'ils devaient se préparer à la mobilité et à la précarité, ils auraient retenu la leçon. Leur rapport à la hiérarchie, à la loi et à la règle, y compris en matière de sécurité, détonne considérablement. En revanche, la plupart des dirigeants notent de profondes facultés d'adaptation.

Il y a deux ans, le groupe PSA s'est alarmé des actes de violences dans certaines usines et ateliers : agressions, affrontements de bandes, vols de voitures et de matériel... Comme les autres institutions confrontées aux mêmes incidents, le premier réflexe des entreprises a été d'apporter une réponse «policière» par le renforcement de la présence de vigiles, la fermeture des vestiaires. D'abord surprises par la nature de ces arrivées, pourtant passées au filtre d'une sélection sévère, elles ont ensuite tenté de réagir en multipliant les stages de formation et les formules d'intégration.

Selon certains spécialistes, c'est la multiplication des statuts et des situations de précarité (CDD, intérim et stages) qui est source de violence pour des jeunes moins qualifiés, moins payés et dépourvus de tous les avantages sociaux des grandes entreprises.

D'après Michel DELBERGHE, Le Monde, Dossier du 26 avril 2002